samedi 10 novembre 2007

Tournoi des Maîtres (en toute simplicité)

Le mois dernier, dans le cadre des célébrations pour les 30 ans de la LNI, avait lieu le Tournoi des Maîtres. Une semaine de matchs d'impro entre 16 joueurs et joueuses marquantes de l'histoire de la LNI, en 1 contre 1, dans des rencontres d'une heure, par rounds éliminatoires.
J'étais assez dubitatif sur la formule, car je suis très attaché au côté collectif du match d'impro, de l'écriture à plusieurs, du travail d'équipe etc. C'est mon côté kolkhoze. Et là, je craignais que ca devienne un concours d'ego et performances solos juxtaposées. J'ai été voir plusieurs matchs par curiosité et parce que plusieurs amis jouaient. Et sincèrement, j'ai été bluffé. J'ai vu des choses moyennes mais aussi quelques très très grands moments. On perd effectivement le côté collectif mais on revient à l'essence du jeu sur plusieurs points. Tout d'abord, la COLLABORATION absolument nécessaire. Si dans un match d'un heure, au bout de 10 minutes, je te flingue avec quelques bons gags, les 50 minutes suivantes vont être un enfer pour nous deux. Donc on s'accroche à l'autre comme à une bouée, on est en cohabitation forcée, et on est obligé de nourrir l'histoire sans cesse. Deuxièmement, on retrouve le charme de nos premiers pas en impro, qu'on perd malheureusement et heureusement avec les années: l'urgence, la peur, bref le sentiment de SURVIE (surtout devant 500 ou 600 personnes). Et ça donne parfois une énergie, un ressort et une capacité à se dépasser loin des ronronneries en chausson qu'on observe (ou joue) trop souvent. Enfin, on est au service d'une HISTOIRE. Car si on n'est que soi même, se promenant d'impro en impro au gré de quelques bons gags ou mauvaises inspirations, le public s'ennuie vite (surtout s'il vient plusieurs soirs de suite et qu'il voit le joueur pour la 3e heure de la semaine). Donc obligation de raconter quelque chose, d'être intéressant, de faire oublier au public que c'est toujours les deux mêmes gars ou filles en costume ridicule.
Et pour preuve de tout celà, les deux joueurs qui se sont rendus en finale ne sont pas forcément les plus punchers et les plus showmen. Mais ce sont les deux qui, en composant avec n'importe quel joueur, ont réussi à rendre les matchs bons et intéressants. Et la finale fut splendide.
De la collaboration, de la survie et l'Histoire. Finalement, on n'est pas si loin du Kolkhoze.
Sylvain

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