jeudi 13 décembre 2007

De l'importance du décorum

Hier soir match spécial à l'université de Rennes puisque 2 groupes d'improvisation théâtrale se sont enfin rencontrés : universitaire et amateur.
Toute la soirée n'a fait que survoler le décorum du match d'impro. Avec entre autres : un tiers temps de 50 minutes, des mc officiants en avant scène, des égalités décernées au bon vouloir de l'arbitre, des lumières changeantes selon l'inspiration des techniciens…

En début de soirée, on est prévenu l'équipe universitaire d'improvisation à Rennes se défini comme étant à "l'arrache" seulement dans la salle il y avait 450 spectateurs, pour moi cela mérite un minimum de considération, 450 personnes qui payent une place pour voir un spectacle annoncé comme Match d'impro.

Je ne comprends toujours pas pourquoi certains groupes d'impro se tuent à ne pas suivre la recette établie, lorsqu'on décide de faire un repas et que les convives amènent le désert, le minimum est de bien dresser la table. Le match d'impro est établie depuis bientôt plus de 30 ans pourquoi ne pas se simplifier la tâche et appliquer ce qui est écrit simplement. Cela demande de la rigueur mais accueillir 450 spectateurs mérite cette effort.

Le match est un cadre, une fois établi les joueurs ont plus de libertés. C'est testé et garanti ça marche, le bénéfice est de pouvoir aussi jouer au même jeu avec n'importe quelle équipe. La rencontre d'un tel groupe universitaire deviendrait plus simple et sublime pour tous.
Au lieu de cela on passe la soirée à se chercher et à penser qu'il n'y a que les appels en réserve pour construire ensemble.

Ce qui me pose aussi problème c'est l'appellation "match d'impro" qui pour moi devrait être un label, parce que là on a lâché dans la nature 450 personnes qui vont soutenir à leurs collègues de boulot ou leurs voisins que dans un match d'impro on peut lancer des "chaussettes" sur un type rayé à chaque fois qu'il le demande. Les règles ne sont pas établies par hasard, si on les trouve stupides revennont juste au pourquoi du comment pour en inventer d'autre. Le règlement écrit par Gravel et Leduc tient sur un A4, en réalité le match est beaucoup plus établi, ne serais ce que sur la conduite lumière par exemple qui doit être simple et efficace mais qui pratiquement la même partout.

Le manque de fédération ne favorise pas la connaissance de petites ligues d'impro, il reste quelque référents simple d'accès, je pense à Jibé et son site ou bien encore Olivier Lecoq. Ne passons pas à coté des choses compliquées, elles en rendent d'autres bien plus simples comme aurait put dire la voix off d'Herta.

Gig'

samedi 10 novembre 2007

Tournoi des Maîtres (en toute simplicité)

Le mois dernier, dans le cadre des célébrations pour les 30 ans de la LNI, avait lieu le Tournoi des Maîtres. Une semaine de matchs d'impro entre 16 joueurs et joueuses marquantes de l'histoire de la LNI, en 1 contre 1, dans des rencontres d'une heure, par rounds éliminatoires.
J'étais assez dubitatif sur la formule, car je suis très attaché au côté collectif du match d'impro, de l'écriture à plusieurs, du travail d'équipe etc. C'est mon côté kolkhoze. Et là, je craignais que ca devienne un concours d'ego et performances solos juxtaposées. J'ai été voir plusieurs matchs par curiosité et parce que plusieurs amis jouaient. Et sincèrement, j'ai été bluffé. J'ai vu des choses moyennes mais aussi quelques très très grands moments. On perd effectivement le côté collectif mais on revient à l'essence du jeu sur plusieurs points. Tout d'abord, la COLLABORATION absolument nécessaire. Si dans un match d'un heure, au bout de 10 minutes, je te flingue avec quelques bons gags, les 50 minutes suivantes vont être un enfer pour nous deux. Donc on s'accroche à l'autre comme à une bouée, on est en cohabitation forcée, et on est obligé de nourrir l'histoire sans cesse. Deuxièmement, on retrouve le charme de nos premiers pas en impro, qu'on perd malheureusement et heureusement avec les années: l'urgence, la peur, bref le sentiment de SURVIE (surtout devant 500 ou 600 personnes). Et ça donne parfois une énergie, un ressort et une capacité à se dépasser loin des ronronneries en chausson qu'on observe (ou joue) trop souvent. Enfin, on est au service d'une HISTOIRE. Car si on n'est que soi même, se promenant d'impro en impro au gré de quelques bons gags ou mauvaises inspirations, le public s'ennuie vite (surtout s'il vient plusieurs soirs de suite et qu'il voit le joueur pour la 3e heure de la semaine). Donc obligation de raconter quelque chose, d'être intéressant, de faire oublier au public que c'est toujours les deux mêmes gars ou filles en costume ridicule.
Et pour preuve de tout celà, les deux joueurs qui se sont rendus en finale ne sont pas forcément les plus punchers et les plus showmen. Mais ce sont les deux qui, en composant avec n'importe quel joueur, ont réussi à rendre les matchs bons et intéressants. Et la finale fut splendide.
De la collaboration, de la survie et l'Histoire. Finalement, on n'est pas si loin du Kolkhoze.
Sylvain

mardi 25 septembre 2007

Que la carafe est bonne !

En improvisation théâtrale ce que nous appelons une carafe c'est un vent, un bide, un blanc bref le moment où l'improvisateur se retrouve dans le vide.

Au début la carafe arrive d'elle -même, elle révèle un manque de confiance en soi, plus on pratique moins elle nous arrive. Il faut dire que l'on fait tout pour ne pas être dans cet état de "néant". Au fur et à mesure l'on s'invente des "gimmick" pour ne plus tomber en carafe. Et selon les joueurs d'impro cela va du limage d'ongle à l'accordage de mandoline.

Du coup improviser en match devient très facile vous ne savez plus quoi faire, vous ressortez votre gimmick, les autres joueurs ne vous écoute plus mais tout le public voit que, par exemple, vous êtes en pleine transe à ouvrir et fermer une porte.

Quelle dommage que l'on ne vive pas d'abord cet état où nous ne maîtrisons plus rien, avant d'utiliser de suite un gag efficace.

C'est le reproche fait bien souvent aux matchs d'improvisation en France, ils ne sont pas un terrain d'expérimentation mais bien une vitrine, où on expose plus aucunes carafes.

Gig'

lundi 17 septembre 2007

Bip

La saison de la Globale reprend bientôt et pour se dérouiller et se découvrir les uns les autres, nous avons fait il y a quelques jours un petit training, juste 7-8 personnes. Pas un atelier au sens où l'un de nous mène l'ensemble mais plus un boeuf décontracté, comme on tape le ballon entre copain le dimanche, sans pression, jouer pour jouer... Ce qui n'empêche pas de vite se prendre au jeu avec intensité !
On enchaînait des mises en situation, l'un proposant un élément, l'autre une contrainte... Pour seul spectateur impartial, notre chronomètre. Qu'on programmait pour biper, comme un réveil, au bout de 5, 15, 25 minutes... Aussi, j'ai proposé qu'on se serve de cet élément extérieur, ce bip strident. L'un de nous programmait le bip, sans nous aviser de la durée. Seule convention et mise en situation: quand le bip sonnait, c'est qu'un coup de téléphone que nos personnages attendaient tous retentissaient. A voir qui répondrait au telephone, ce qui se passerait, pourquoi nous l'attendions etc... Et tout en ne sachant pas s'il sonnerait au bout de 1 ou 10 minutes de jeu ! Et nous avions convenu que l'impro continuerait encore 5 minutes après ce bip-coup de téléphone-coup de théâtre. Super intéressant pour jouer sur le qui-vive, faire monter une pression, tout en ne maîtrisant pas le timing...
Sylvain

Arrosoir improvise tous les lundis

La Cie Arrosoir, dont nous faisons partis va reprendre son spectacle d'improvisation "long-form" inspiré du Deus Ex Machina. Histoire d'1 Soir est le nouveau titre de ce spectacle dont le principe est d'improviser 2 histoires de 45 minutes chacune. Sorti tout juste des mains de l'ami Max voici en exclusivité le nouveau visuel de ce spectacle d'impro que nous vous invitons à découvrir à partir du lundi 1er octobre au théâtre Clavel.

vendredi 14 septembre 2007

Quand une contrainte de jeu explose en vol

Mercredi 22 août 2007 , Chateauroux, dans le cadre du festival DARC, je jouais une date avec Improvisafond. Dans notre spectacle, on a quelques contraintes qui ne sont qu'à nous et qu'on n'annonce jamais au public.C'est à dire qu'on peut traiter un thème du public selon un angle bien particulier. Parmi ces contraintes, il y en a une qu'on appelle Kantor, du nom du dramaturge polonais. Apparemment, ce gars là avait la particularité de mettre en scène en direct, sur le plateau. Ainsi, si on le transpose à l'impro, un joueur ou une joueuse entre sur le plateau et fait la mise en scène en direct, les autres comédiens, le musicien ainsi que le régisseur doivent être à son total service.La Kantor à Chateauroux reste un souvenir mémorable. J'entre dans la peau du metteur en scène, les autres comédiens sont à mon total service, et là d'un seul coup je fais face à un fou rire de toute l'équipe qui n'en peut plus de mes consignes délirantes. Je me retrouve à ramer, de marbre, devant tous les autres éclatés de rire, et plus leur fou rire dure, plus il me nourissent dans ma colère froide. L'impro aurait pu être un foirage total, elle devient un moment d'anthologie car le metteur en scène ne maitrise plus rien et maitrise tout en apparence. Le plus drôle dans tout ça, c'est que les comédiens, pendant leur fou rire, ont continué à suivre précisément mes consignes sans jamais abandonner...Quel souvenir...

Lolo